Jérôme Trudelle s’intéresse à la pérennité de l’humain, à l’évanescence de son existence et à la manière dont il appréhende et conçoit sa propre fatalité. En partant de réflexions sur le momentané et le périssable, son approche artistique se déploie autour de l’image du corps, qu’il aborde et qu’il dépeint comme une entité éphémère, inachevée et en perpétuelle transformation. En choisissant la sculpture suspendue comme médium de prédilection, il crée des silhouettes fragmentées et aériennes dans l’espace. La désintégration, la déconstruction et l'éclatement sont les principales lignes directrices de son travail.

 

Un corps humain fragmenté: voilà ce qui représente un symbole puissant dans son imaginaire, et surtout fondamental dans son langage artistique. C’est pour lui une manière allégorique et personnelle d’évoquer l’existence humaine dans sa précarité et dans sa fugacité. Ses réflexions sur la mortalité l’amènent à décomposer l’image du corps humain, de la même manière qu’un arbre perd ses feuilles à l’automne ou bien qu’une fleur perd ses pétales en fin de vie. À défaut d’être mélancolique, cette façon d’aborder la vie par son caractère éphémère permet de rappeler la valeur de chaque être et de chaque moment dans une réalité aussi précaire.

JÉRÔME TRUDELLE

SCULPTURE ET INSTALLATION

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L’inachevé est par ailleurs un concept inhérent dans sa démarche de création. Chacune de ses sculptures présente des parties de corps humains qui, formées à partir de nombreux morceaux de plâtre dans l’espace, laissent l’imagination reconstruire ou bien déconstruire la scène du corps fragmenté. La suspension de morceaux de torses, de mains ou bien de jambes simule une désintégration dans l’espace, permettant ainsi à un jeu de s’installer entre le concret et l’abstrait, le complet et l’incomplet. Un paradoxe s’installe d’ailleurs dans son processus de création : il aborde le corps humain comme quelque chose d'éphémère, soit par la vulnérabilité du matériau utilisé et par la composition volatile des sculptures, tandis que le système d’installation, par sa théâtralité et son dynamisme, sacralise ses sculptures en leur conférant un aspect sublime et immuable. 

 

Les fils qui suspendent les morceaux de plâtre font partie de l’esthétique globale des œuvres, créant une illusion optique et un dynamisme par leur répétition dans l’espace. À défaut de les dissimuler, Jérôme les marie avec le matériau pour ajouter une complémentarité entre la ligne et la masse. Le blanc, utilisé tant pour les particules de plâtre que pour les fils qui les suspendent, est important dans son travail: il préserve la qualité lumineuse et limpide du plâtre tout en ajoutant une aura lumineuse au-dessus des installations sculpturales.